lundi 15 octobre 2012

A la vie, à la mort, Henri Courtade





Date de parution: avril 2012; Broché 236 pages 18,90 €;ISBN : 979-10-91166-00-3 Polar



Présentation de l'éditeur

"Et si un tueur en série devenait un héros ? Tandis qu’une course contre la montre s’engage pour l’arrêter, quatre amis d’enfance se trouvent happés par ce tourbillon de violence. Entre Paris et les Pyrénées, chacun d’eux sera confronté à cette question : jusqu’où peut-on aller par amitié ? Henri Courtade a écrit ce polar haletant dans ses Pyrénées natales."



Cet auteur a été finaliste du Premier prix littéraire du magazine Géo pour son deuxième roman".



Mon avis


Mais qu’est-ce qui fait courir Henri Courtade ou plutôt écrire ?

Henri Courtade est une totale découverte pour moi. L'auteur a fait peu à peu ses armes dans le monde de l'écriture en publiant successivement trois ouvrages (dont je ne connais je l’avoue que le dernier, mais je serais ravie de recevoir les deux premiers, à bon entendeur…):

Loup, y es-tu ? sorti le 11 septembre 2010

et Lady R., romance médiévale, finaliste du premier prix Géo, paru le 14 avril 2011.

Dans son dernier roman de Henri Courtade s’essaie à un nouveau genre pour lui le «polar ».

Nous sommes face à un roman d’hommes écrit par un homme et pourtant lu par des femmes!!

Qui enfant ou adolescent (garçon essentiellement) n’a pas un jour prononcé ce serment: à la vie à la mort, période où l’on croit que rien ne nous séparera de nos meilleurs amis?

Immédiatement l’auteur nous présente une histoire d’amitié comme il en existe tant, et surtout nous amène à réfléchir sur la fragilité d’une belle et longue amitié qui peut s’effondrer comme un château de cartes si un des rouages vient à être défaillant.

Un tueur en série vient menacer les habitudes de quatre hommes liés depuis l’enfance par leurs origines, leurs familles. Dans un chassé-croisé continuel, le lecteur est renvoyé comme une balle de ping-pong de l’un à l’autre. Le tueur en série et ses crimes servent de prétexte à l’auteur pour mettre en place l’aspect psychologique de ses personnages dont nous verrons et comprendrons peu à peu la place et l’importance dans l’intrigue. La personnalité de chacun des amis est fouillée, détaillée et parfois à la limite du caricatural pour l’un d’entre eux Yvan qui, à lui seul regroupe l’ensemble des clichés du macho de base. Mais un homme n’est qu’un homme! (Bon d’accord ça c’est une pique typiquement féminine, je ferme la parenthèse !) En définitive à bien y réfléchir c’est lui qui a le plus de relief et qui fait progresser l’action même si parfois c’est un peu rocambolesque. Pourtant dans la réalité ce genre de personnage existe (malheureusement). Du coup Henri Courtade n’a pas hésité à redorer l’image des hommes en présentant le pendant d’Yvan dans le roman. Trop facile ! Les personnages féminins ont soit un rôle de femme au foyer (inexistante), soit des prostituées, soit des nymphomanes. Ah oui! j'oubliai la voisine épicurienne qui va à l'essentiel: Madame Lassalle et madame Abadie l'image de la mère parfaite et aimante travailleuse. l'auteur aurait-il des comptes a régler avec les femmes? Mais non c'est pour coller au genre littéraire du roman polar noir.

Les chapitres qui s’égrènent les uns après les autres nous emmènent dans des univers socioculturels différents et se délocalisent doucement de Paris vers les Pyrénées (terre natale de l’auteur). Paris la capitale présentée comme hyper active, superficielle, pressurisée, et les Pyrénées ancrées dans le terroir, une respiration dans un monde qui perd le sens des réalités (bon d’accord je suis un peu chauvine moi aussi je suis des Pyrénées, mais ma réflexion est quand même très juste et toc !).

L’intrigue de base tourne autour d’un tueur qui élimine des hommes d’un certain statut social responsables d’actes immoraux, condamnables. Mais comme bien souvent ces hommes ont échappé à la justice. Du coup le public nourrit une certaine empathie pour ce justicier et toutes les règles morales tombent devant le dégoût inspiré par les victimes qui en perdent, de fait le statut.

La frontière entre le bien et le mal est vite franchie et un jour où l’autre nous pouvons tous être confrontés à ce difficile choix : passer le pas ou rester derrière la ligne. Tout dépend des motivations ! Les motivations sont en effet la clé de l’intrigue et le mobile du tueur dans « A la vie, à la mort ». Éléments que je vous laisse découvrir bien entendu (ouf ! Henri Courtade a eu une grande frayeur ! Mais non je ne vais rien révéler, soyez rassuré.) Le lecteur dont l’intérêt augmente au fil des pages ne peut que s’interroger sur ses propres choix de vie, de consommation, de moralité. La boucle est bouclée, l’auteur a abordé l’ensemble des thèmes qui guident au quotidien nos vies.

Concernant l’écriture, je me suis amusée des comparaisons parfois audacieuses de l’auteur : Madame Lassalle une voisine du médecin donne les derniers sacrements à une poule en lui tordant le coup « d’une précision plus chirurgicale que les frappes des bombardiers américains sur Bagdad » (p.16)

Je saurai m’en souvenir le temps venu !

Le texte est fluide parfois léger, parfois plus recherché, mais toujours captivant. La dernière partie m’a un peu fait penser à « Randonnée pour un tueur » réalisé par Roger Spottiswoode. On sent une légère influence dans ces quelques paragraphes, quelques éclats qui ont du se perdre jusqu’au fin fond des Pyrénées sans doute !

En tout cas ce roman est un beau travail, le résultat est attrayant et pour ceux qui aiment les découvertes je vous conseille « A la vie, à la mort » d’Henri Courtade.

Et n’oubliez pas, ne vous fiez jamais aux apparences conformément au vieil adage : l’habit ne fait pas le moine !

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